Trop de…chou-raves

Ceci n’est pas un blog politique, mais je suis pour le port du voile…au jardin et pour certains légumes ! Je n’ai tout simplement rien trouvé de mieux pour lutter contre les chenilles des choux et la teigne du poireau.
Les voiles ou filets anti-insectes empêchent les papillons de pondre leurs œufs sous les feuilles : pas d’œufs, pas de chenilles dévoreuses, pas de dégâts sur mes choux. Depuis que j’ai mis le voile, tout va pour le mieux dans le monde de mes brassicacées.

Pour faire ma cage à choux, j’ai cousu ensemble deux filets d’un mètre cinquante de large, enfoncé des piquets de châtaignier autour de ma planche à planter et couvert le haut des tiges avec des pots de fleurs retournés afin de ne pas déchirer le tissu. Quelques grosses pierres pour tenir la protection au sol, et le tour est joué.
Voilà le genre de dégâts, ici dû à la piéride de la rave, que la cage est censée empêcher. Et le problème n’est pas qu’esthétique puisque la quasi-absence de feuilles gêne fortement la croissance du légume.

Heureusement, pour la plupart de mes chou-raves le voile a rempli sa mission et ils ont bien poussé. Ma variété préférée est le chou-rave ‘Superschmelz’, à traduire par super-fondant, une promesse tenue même pour les boules de plusieurs kilos.
Les variétés violettes sont plus belles mais nettement moins bonnes, selon moi, car elles tendent à être fibreuses.
Les quelques trous dans les feuilles proviennent des limaces qui ne se laissent évidemment pas arrêter par un bout de tissu. Comme elles peuvent également causer de gros dégâts, je mets de l’anti-limace bio ou je sors par temps pluvieux avec un petit couteau bien aiguisé…L’une des meilleures façons de manger le chou-rave cru m’a été donnée par une amie suisse. C’est d’ailleurs un légume beaucoup plus populaire dans les pays germaniques et anglo-saxons qu’en France. Ici, je n’ai pas encore vu de chou-rave dans un supermarché lambda.
Pour le déguster à l’apéro, par exemple, on l’épluche et le découpe en lamelles pas trop fines, puis on ajoute du jus de citron et du gros sel. Simplissime et délicieux !
Afin de pouvoir vous montrer la recette qui suit, j’ai du lever précocement la trêve de la soupe exigée par mes enfants. Les températures moyennes saisonnières ne sont pas encore tombées assez bas pour justifier un retour au bol de soupe chaude, mais la recette vaut d’enfreindre la règle.

Soupe de chou-rave (pour quatre personnes en entrée)

• 700 g de chou-rave
• 1 à 2 c.à s. de beurre
• 2 échalotes
• 1/2 piment vert
• sel et poivre
• 400 ml de bouillon de légumes ou de poule
• 200 ml de crème
• 1 c.à c. de jus de citron
• de la mélisse citronnelle et des pistaches grillées hachées (optionnel)

Épluchez le chou-rave et les échalotes et coupez-les en dés. Lavez le demi-piment, ôtez les graines et coupez-le en petits morceaux (il est prudent de mettre des gants, le « piquant » étant difficile à enlever des mains). Faites revenir le chou, les échalotes et le piment dans le beurre dans une grande casserole pendant six à huit minutes. Salez et poivrez, ajoutez le bouillon et la crème et laissez mijoter pendant vingt minutes environ. Quand le chou-rave est bien cuit, ajoutez le jus de citron et mixez finement la soupe. Décorez les assiettes avec un peu de mélisse citronnelle et quelques pistaches hachées et servez bien chaud.