Razzia au jardin blanc
Les roses au jardin blanc ont été une déception cette année : la faute incombe en grande partie à la jardinière mais aussi au manque d’eau depuis deux mois. Les efforts d’arrosage ayant été concentrés sur le potager, les plantes n’ont pas pu donner le meilleur d’elles-mêmes. En décidant de les tailler radicalement j’espère me procurer une floraison tardive, et récolte en même temps un gros bouquet de roses.
En 2015, la petite allée centrale de mon jardin blanc était un ravissement : le mélange de rosiers ‘Iceberg’, d’oreilles d’ours et de graminées cheveux d’ange s’équilibrait à merveille.
Mais l’année d’après déjà, les oreilles d’ours, ou stachys byzantina, se plaisaient un peu trop et commençaient à étouffer les graminées. L’effet était quand-même encore très beau et je ne me méfiais pas assez des aises qu’avaient prises les douces oreilles. Cette année, en revanche, elles ont carrément pris le pouvoir et je les soupçonne même d’avoir asphyxié mes rosiers qui n’ont pu s’en sortir que par le haut : ils fleurissent au bout de longues tiges dépourvues de feuilles et sont tristes à voir ! Les cheveux d’ange, ou stipa tenuifolia, quant à eux, ont fui le devant de la scène et se sont retirés là où il y avait moins de concurrence.
Mais les stachys ne sont pas les seuls responsables du déséquilibre dans la plate-bande. En tant que jardinière, je n’ai pas fait le nécessaire pour assurer à mes rosiers toutes leurs chances. Car le rosier ‘Iceberg’ est réputé pour être l’un des meilleurs de sa catégorie, en l’occurrence des rosiers floribunda ou rosiers buissons à fleurs groupées. Il est censé être insensible aux maladies, mais chez moi son feuillage a des taches noires dès le début de la saison. Il est très remontant et cela jusqu’aux gelées, je confirme. Et puis il demande une taille normale en fin d’hiver, mais là, je sèche à nouveau : ni la taille très courte, la fameuse à trois yeux, ni une taille légère ne m’ont données satisfaction. Mes rosiers ne buissonnent pas assez à mon goût. Cela peut s’expliquer par un manque de lumière (le jardin est ombragé jusqu’à midi), un manque d’eau (je me repose beaucoup trop sur les racines supposées profondes) et un manque de nourriture (la aussi je fais peut-être trop confiance à mon sol riche et lourd). Je compte remédier à ce dernier point rapidement avec un bon engrais, mais pour l’instant cela ne change rien.
Ma décision était donc prise, j’allais ratiboiser tout ça ! Une fois la floraison des oreilles d’ours terminée, il est de toute façon prudent de les tailler car elles se ressèment beaucoup. Je n’y suis pas allé de main morte et j’ai arraché ce qui venait pour donner de l’air à mes rosiers au risque d’avoir des plate-bandes bien vides.Les longues tiges des rosiers n’allaient pas pour autant se perdre : elles étaient parfaites pour un très grand réceptacle à charbon que j’ai déniché à un vide-maison. Il leur manquait juste quelques compagnons pour faire un bouquet digne de ce nom.
Au jardin blanc, j’ai trouvé une belle cléome, aussi appelée fleur araignée, des verbena hastata ‘alba’ et des lysimaques éphémères.
Une cephalaria gigantea n’a évidement rien à faire dans un jardin blanc avec ses fleurs plutôt blanc-cassé mais dans le bouquet elle survole élégamment les roses ‘Iceberg’ pas si blanc-glacé que ça…
Jolie découverte que ce blog et cette scabieuse blanche géante :o) J’en ai des mauves « simples » qui sont venues toutes seules du champ à coté du jardin, elles sont ravissantes aussi.