Rote Grütze
Vu le prix de la barquette de framboises bio chez le primeur de la capitale, les amis citadins rigolent légèrement à l’évocations d’un trop de fruits rouges. Mais pour peu qu’on possède un petit lopin de terre avec deux ou trois groseilliers et qu’on aie laisser filer les framboisiers à leur guise, on se retrouve vite avec des kilos de ces petites merveilles !
Le problème avec les baies rouges et autres fraises et cerises, c’est leur surabondance au même moment.
Fin mai, notre grand cerisier est le premier à produire son lot de fruits rouges succulents mais très périssables, et malgré l’aide des amis, des enfants et des oiseaux, nous n’arrivons jamais à prendre ne serait-ce qu’un pour cent de la production. En dix jours c’est fini, et tout ce qui n’aura pas été mangé ou récolté pour être transformé, pourrira sur et sous l’arbre.
Au même moment, mes fraises gariguettes se mettent elles aussi à donner. Je sors un petit kilo tout les deux jours de ma butte très encombrée, car la gariguette fait beaucoup de stolons. La plupart sera mangé frais, une partie fera des confitures et le reste rejoindra le congélateur. Comme il n’a pas plu depuis un moment, la production s’est arrêtée très vite cette année.
Et puis c’est déjà le tour des framboises de mûrir. Les récoltes quotidiennes me laissent avec des kilos de fruits à mettre au grand-froid pour l’un de mes desserts préférés (recette sous « Trop de …framboises ») et en attendant un moment plus calme pour en faire des confitures. Vient le tour des groseilles. Je n’ai que deux pieds mais ils donnent abondamment vers la mi-juin. J’attend que la majorité des baies soient mûres et je cueille le tout en deux-trois jours et avec l’aide de mon mari (le principal consommateur de gelée de groseille !). Le cassis mûrit à peine un peu plus tard, mais pas aussi uniformément que les groseilles. En conséquence, sa récolte peut s’étaler sur un peu plus de temps.
Mais ma baie préférée, c’est la myrtille. Son exigence d’un sol léger et acide ne me permet pas de la cultiver en pleine terre. Pourtant l’année dernière, j’en ai plantée deux buissons dans une très grande bassine avec de la terre de bruyère et du sable mélangés à la terre du jardin. Ils semblent s’y plaire et je commence à avoir une petite récolte de ces jolies billes mates et savoureuses.
D’ailleurs, normalement, je ne mettrais pas les myrtilles dans la « Rote Grütze ». « Grütze » veut dire gruau en allemand et évoque la même bouillie peu ragoutante qu’en français. Mais il ne faut pas s’arrêter au son du mot, la Rote Grütze est délicieuse, notamment avec une glace ou une crème à la vanille. Toutefois, je crois que cette recette a été inventée pour y fourrer tous ces fruits rouges dont on ne sait plus quoi faire et qui commencent peut-être à se perdre. D’où ma réticence à y sacrifier mes quelques précieuses myrtilles!
Pour 4 personnes il vous faut :
- 500 g de fruits rouges en mélange selon la saison
- 150 ml de vin blanc ou d’eau
- 1 c. à s. de rhum pour une version adulte
- environ 40 g de sucre, selon l’acidité des fruits utilisés
- 25 g de fécule de maïs
Faites cuire deux tiers des fruits rouges dans une casserole avec le sucre et la moitié du vin ou de l’eau. Délayez à froid la fécule dans le liquide restant. Quand les fruits sont cuits, écrasez ou mixez-les et versez la fécule diluée. Laissez épaissir sur feu doux en remuant constamment. Ajoutez les fruits réservés et servez chaud avec de la glace ou froid avec une crème à la vanille encore chaude.
Voilà la solution pour les « trop de fruits » : « Les Fruits du Voisin » repose sur une idée très simple: un arbre fruitier produit généralement plus de fruits que son propriétaire ne peut en consommer. Dès lors, pourquoi ne pas les troquer, les donner …. Il suffit de géoréférencer vos fruits sur la carte participative, vous trouverez sans doute des cueilleurs amateurs de fruits mais qui n’ont pas de jardin. 🙂
http://www.lesfruitsduvoisin.org/
Très bonne idée, Sonia, et merci pour le lien !
Avec plaisir !