Moi, moche mais si bon !
Ce dessert aux framboises est très facile à réaliser – il n’y a que quatre ingrédients -, il est très rapide – dix minutes au plus, à préparer la veille – et il est absolument délicieux, mais il n’est pas beau ! J’essayerai quand même de vous tenter, puisqu’après nombre de coulis, de salades de fruits et de pots de confitures, il faut bien trouver autre choses à faire avec toutes ces framboises.
Rien de plus facile que d’avoir trop de framboises. Il suffit de demander quelques drageons pourvus de racines à un jardinier ami à l’automne, de les planter dans un endroit mi-ombragé avec une bonne terre restant fraîche en été et bien drainée par ailleurs, et d’attendre la troisième année après la plantation pour être inondé de ces délicieux fruits rouges. Les deux premières années, on a évidemment déjà des petites récoltes que l’on peut mettre au congélateur jour après jour afin d’atteindre une quantité suffisante pour réaliser une confiture ou un dessert.
Les tiges, ou cannes, des framboisiers ne fructifient qu’une seule fois, puis se dessèchent et meurent. Il faut les rabattre au ras du sol pour laisser la place aux nouvelles pousses. Ces dernières se propagent de façon drageonnante, en pointant le nez plus ou moins loin de la plante mère. Avec le temps, cet étalement peut devenir difficile à contrôler. Au fur et à mesure, je dois arracher de plus en plus de drageons pour ne pas être complètement envahie. Si un jour je devais refaire ma framboiseraie, je suivrais l’excellent conseil de Patricia Beucher* de la planter au milieu d’une pelouse régulièrement tondue : l’élan colonisateur stoppé net par les lames impitoyables !
Les framboises ne sont pas uniquement appréciées par l’être humain mais aussi par la punaise commune. A l’âge de trois ans, l’un de mes fils en fit la désagréable expérience. Ayant découvert les « bonbons qui poussent dans les arbres » (rapportés à sa taille de l’époque), il croqua dans l’un de ces insectes à l’odeur répugnante. Il en a gardé un souvenir indélébile, une drôle de madeleine de Proust à l’envers. On prendra donc soin de ne pas récolter les punaises !
Cette recette a circulé de bouches à oreilles dans ma ville natale en Allemagne il y a quelques années. On peut remonter son origine jusqu’à Erna, une formidable ménagère et ancienne voisine. Les proportions étaient déjà vagues quand ma belle-mère me les a transmises à son tour, et avec le temps j’ai fait ce dessert de plus en plus « au pif ». En revanche, il se prépare impérativement la veille.
Pour quatre à six personnes il vous faut environ :
- 600 g de framboises surgelées
- 250 ml de crème fleurette
- 250 ml de crème fraîche
- de la cassonade
Mettez les framboises surgelées dans un récipient à fond plat. La couche de framboises doit être d’environ deux centimètres d’épaisseur. Battez la crème en chantilly ferme. Mélangez les deux crèmes et ne les sucrez pas !
Étalez le mélange de crèmes sur les framboises congelées, puis recouvrez le tout d’une épaisse couche de cassonade (d’environ 2 mm et en fonction de votre goût pour le sucre). Couvrez le plat d’un film étirable et mettez-le au réfrigérateur pendant 24 heures.
Le simple fait de superposer ces ingrédients et d’attendre en fait un dessert succulent. Je suppose que les framboises congelées empêchent la crème de couler et de se mélanger aux fruits. Passé 24 heures, cet effet se perdra peu à peu et l’ensemble sera de moins en moins présentable mais toujours aussi délicieux !
*Patricia Beucher, Le beau jardin du paresseux, Paris, Ulmer, 2000.
J’aime ces recettes qui passent de l’une à l’autre, c’est fait sans se compliquer l’existence et c’est délicieux… je vais me laisser tenter…
merci, je suis envahie par les framboisier,je vais donc tenter cette délicieuse recette prochainement, bon week end,
« Moi, moche mais si bon ! » pour le moche je te trouve un peu dure et pour le bon je confirme! Excellent même!