Début février, un froid maussade, des flocons par ci, de la glace par là, et l’hiver commence à sembler interminable. A part quelques heures passées à feuilleter les catalogues de graines et de plantes, côté jardinage c’est aussi la Bérézina. Mon désœuvrement est tel que je me surprends à épousseter une à une les feuilles de mes plantes d’intérieur.
Pendant l’été, j’avais commencé à placer quelques pots sur le socle en béton de notre poêle à bois car, en retrait d’une grande baie vitrée, les conditions lumineuses me paraissaient parfaites. La première plante à y trouver sa place était un anthurium à feuillage et fleurs très foncés.D’habitude, les anthuriums présentent des fleurs d’un rouge primaire pas vraiment à mon goût, mais celui-ci se distingue par ses fleurs couleur aubergine et ses jeunes feuilles marron. Lustrer ces feuilles avec un chiffon humide était une tâche agréable et apaisante.
A peine installé, quelques bibelots et autres pots de fleurs ont rejoint l’anthurium comme si la colonisation de cet endroit était irrésistible. Une petite plante, acquise chez un géant des meubles en kit, s’avérait être un pépéromia, possiblement P.serpens. Même en jardinerie l’étiquetage des plantes d’intérieur est souvent sommaire, voire inexistant, et c’est seulement grâce à une encyclopédie que j’arrive à retrouver les espèces et parfois les variétés. Il est pourtant indispensable de connaître les besoins en eau, engrais, humidité ambiante et luminosité pour avoir une petite chance de les garder un peu plus que quelques mois.
Un bégonia bowerae var. magnifolia en convalescence rejoignait très vite la colonie. A son emplacement initial, dans l’entrée, il était noyé avec l’eau des gourdes que chaque membre de la famille y vidait en passant. Ces bonnes intentions ont faillis lui être fatales, et il récupère doucement au sec et au chaud.Le déménagement de bégonia bowerae ‘Tiger’ lui a également fait le plus grand bien. Un emplacement trop sombre l’avait poussé à allonger ces feuilles et c’est seulement sous une lumière vive mais sans soleil direct qu’il redevient plus touffu.
Plus près du poêle, loin de souffrir de la chaleur, un petit aloe semble au contraire l’apprécier. Je craignais de devoir délocaliser tout ce petit monde au moment du rallumage des feux, mais je n’ai pas vu d’effet négatif sur les plantes. Comme elles préfèrent un terreau plus sec en hiver, je n’ai même pas eu besoin d’augmenter la fréquence des arrosages. Et à part l’anthurium et le pépéromia, aucune plante de ma collection n’aime une humidité de l’air trop forte.
L’un des plaisirs de ce jardin d’intérieur tient à la mise en valeur des contenants. Un sedum sans nom a trouvé refuge dans un petit pot qui servait à des expériences chimiques en laboratoire, selon le vendeur. N’ayant pas de trou, il ne faut pas avoir la main trop lourde à l’arrosage.
De nos jours, l’omniprésence des orchidées dans les jardineries, supermarchés et autre magasins de bricolage, a pour effet chez moi un certain écœurement à la vue de ces beautés acidulées. Ce qui est injuste puisqu’elles n’y sont pour rien dans leur multiplication effrénée.
J’ai acheté mon orchidée Phalaenopsis il y a plus de dix ans et j’ai suivi le conseil d’une amie de le « négliger attentivement » si je voulais le voir refleurir. Je coupe la hampe florale dès qu’elle est défleurie et je l’arrose très peu. Je l’ai rempoté une fois, ce qui sera difficile à l’avenir car ses racines aériennes ont colonisé le panier cache-pot. Mais à chaque nouvelle floraison je ne peux quand même pas m’empêcher d’être émerveillée à la vue de cette beauté plus rare du tout !
Le petit gardin, gefällt mir noch besser,wie ein kleines Stilleben. Liebe Grüße Eva