…je m’essaye aux tressages
L’avant-goût de printemps des dernières semaines a fait naître chez moi une folle envie de tressages. La nudité du jardin de fin d’hiver accentuait un manque de structure, réelle ou imaginé, que je m’empressais de combler avec tonnelles, tipis et autres supports pour mes plantes.
Tous les ans, je fais pousser des pois de senteur qui adorent se hisser sur des tipis de branches. J’utilise souvent du noisetier bien ramifié qui permet aux petites vrilles de s’accrocher facilement. Mais cette année, j’ai trouvé des branches de saule avec une belle courbure que j’ai enfoncées dans le sol à mes risques et périls. Car rien ne les empêchera de prendre racine pendant l’été. Et je suis peut-être inconsciente d’espérer pouvoir les déterrer avec un coup de bêche à l’automne !
Pour assurer l’ascension de mes pois de senteur et stabiliser le tipi, j’ai tressé des cercles avec les branches fines et souples du même saule. Mon but n’était pas de recréer les tipis un peu raides que l’on trouve maintenant dans les jardineries mais d’avoir une structure plutôt souple et légèrement ébouriffée.
Un deuxième tipi a très vite rejoint le premier, cette fois réalisé dans du saule à bois jaune. J’ai fini par en créer quatre de tailles et de couleurs différentes.Puis me vint l’idée de soutenir des rosiers qui avaient tendance à s’affaler sous le poids de leur belle floraison. C’était le cas, notamment, de ‘La Belle Sultane’, un rosier à floraison unique mais magnifique.
Comme je venais de tomber sur un vieux morceau de fil de fer barbelé, je l’utilisais pour former l’anneau de rétention autour de quelques tiges de noisetier. En l’entourant ensuite de tiges de saule et de cornouiller, le barbelé disparaissait presque complètement et assurera néanmoins une plus grande longévité à ce support.
Exaltée par la multitude de projets à réaliser à partir de ces matériaux abondants, je taillais sévèrement trois gros Cornus alba Sibirica pour en faire des supports à petits pois au potager. Afin d’augmenter mes récoltes, j’avais choisi des variétés de petits pois ramants qui se lancent jusqu’à un mêtre cinquante de hauteur !
Le cornouiller a besoin d’une taille sévère en tout début de printemps si l’on veut conserver la couleur rouge intense des jeunes branches. Mes sujets n’avaient pas été taillés depuis trois ans, ce qui explique leur hauteur, et avaient grandement besoin de cette intervention radicale.
Avec les dernières tiges plus courtes je me suis amusée à faire un autre petit support pour un baptisia à la tenue lâche en fin de floraison.Desormais, plus rien ne pouvait m’arrêter. La plus délirante de mes réalisations sera une tonnelle en noisetier !
Mon très vigoureux rosier ‘Seagull’ était parti à l’assaut du cerisier l’été dernier et je n’étais pas du tout d’accord. Il fallait alors le tirer de là et le guider sur autre chose où il pourrait se déployer à sa guise.
Les hautes branches de noisetier proviennent d’une haie le long de notre chemin. Si l’on recèpe ces haies tous les six ou sept ans on obtient une réserve à gaules quasi-inépuisable. La plus grande souplesse du haut des branches me permettait de les courber vers la ganivelle et de créer ainsi le treillage auquel venaient s’ajouter des tiges de renfort et de décoration.
Au début, je pensais pouvoir réaliser ce treillage uniquement en le tressant, ce qui marchait pour les traverses au niveau des petites arches. Mais le bois n’étant pas parfaitement droit et aligné partout, j’étais bien obligée de fixer les grandes traverses à l’aide de liens métalliques pour assurer la stabilité de l’ensemble.
Je réussis à tirer les longues branches épineuses du cerisier et à les guider sur la tonnelle, espérant y voir fleurir mon rosier aussi abondamment que l’année dernière !
tu es une source d’idées, et je compte t’en prendre quelques unes. Bravo!Tu as bien travaillé! Même sans la verdure, on devine déjà ce que celà va devenir. Patience.
Merci, Madeleine. Si tu as besoin d’osier pour tresser, il en reste un peu ! Bon Week-end !
quand le land art se fait tout simplement…sourire
Merci beaucoup, Irène, et bon Week-end !