
Mon histoire d’amour avec les roses a commencé par un refus catégorique : je n’aime pas les roses, avais-je statué en pensant aux fleurs raides et sans odeur, de couleur criarde et d’allure artificielle, que mon père apportait régulièrement à ma mère. Mais ça, c’était avant d’avoir mon propre jardin et de découvrir le monde des vraies roses !
Ayant grandi dans un jardin « naturel » sans fleurs ni légumes cultivés, les roses coupées de mon enfance ne venaient probablement pas encore du Kenya comme aujourd’hui, mais d’autres lieux de production de masse. Les critères des producteurs doivent ressembler à quelque chose comme : bonne tenue en vase, uniformité des fleurs, feuillage sain, couleurs vives, et surtout résistance aux longs transports. Avec pour résultat que ces roses-là pourraient tout aussi bien être en plastique.
Il en va tout autrement des roses du jardin que j’ai découvertes une fois installée à la campagne. Notre grand jardin de ferme n’en contenait pas beaucoup, mais celles que je voyais chez les voisins me donnaient bien envie d’en planter. Nous avions de la place et la bonne terre argileuse que tous les rosiers affectionnent.
Un de mes premiers rosiers était ‘Ghislaine de Féligonde’. A juste titre, il est réputé facile, sain et très florifère. Je ne le taille jamais, à part une branche morte par-ci par-là, et il a atteint une taille impressionnante.
Comme dans toutes les histoires d’amour, j’ai connu une phase euphorique pendant laquelle je plantais quantités de rosiers qui me plaisaient sur une photo de magazine ou de catalogue. Mais très vite la réalité m’a rattrapée sous la forme des maladies des roses. Notamment la rouille qui fait jaunir, puis tomber les feuilles, me gâchait le plaisir des plus belles roses. Sans pitié, les rosiers trop souvent malades ont dû quitter mon jardin.
Aujourd’hui, je suis beaucoup plus exigeante vis-à-vis des rosiers que je plante. Le critère « résistant aux maladies » est le premier que je regarde une fois séduite par un rosier. Au moindre doute, je passe mon chemin car je ne veux pas avoir à traiter au jardin ornemental.
Cette résolution m’a fait choisir beaucoup de rosiers rugueux ou issus de rosa rugosa, comme ‘Wild Edric’ qui se prête à merveille pour les haies champêtres. En plus d’être très vigoureux et résistant, il possède de belles fleurs un peu ébouriffées et qui dégagent un puissant parfum de rose ancienne. Après sa prodigieuse floraison en début de saison, il continue à fleurir jusqu’à l’automne où, curieusement pour un rugueux, il ne produit pas de cynorrhodons, ces gros fruits orange bourrés de vitamine C.
Un autre très beau rosier rugueux est ‘Blanc double de Coubert’ avec un parfum encore plus intense, des fleurs légèrement rosées et froissées, suivies de fruits orange. Il supporte parfaitement la terre ingrate et l’exposition nord-ouest derrière la maison.
Quelques mètres plus loin et dans les mêmes conditions se trouve ‘F.J. Grootendorst’, un hybride de rugosa avec le feuillage gaufré typique et des petites fleurs bien doubles en forme d’œillet, groupées en bouquets.

Au même endroit, deux « non-rugosa » se défendent à merveille : ‘Erfurt’ et ‘Rush’, tous deux très florifères et remontants mais sans parfum détectable. Ils ne sont pas aussi résistants à la rouille que les roses rugueuses mais le feuillage d’Erfurt’ est un enchantement au printemps.


L’autre catégorie parmi laquelle j’ai choisie des rosiers pour mon jardin est celle des botaniques ou rosiers sauvages. Tous sont à fleurs simples et beaucoup produisent des fruits. Ils sont aussi très appréciés pour la diversité des formes (allant de cinq à dix-sept folioles) et des coloris de leurs feuillages.
Rosa hugonis est la première à fleurir au printemps chez nous. Son jaune citron illumine un coin sauvage pendant un court moment, la floraison n’étant pas très longue.
Mais la plus belle des botaniques reste pour moi Rosa glauca, aussi appelée Rosa rubrifolia. Son feuillage bleuté sombre met admirablement en valeur les délicates fleurs simples roses et blanches suivies de fruits bruns.
Peu de mes roses préférées se prêtent à la confection de gros bouquets, leurs tiges étant trop lâches, leurs pétales tombant trop vite ou leurs têtes pendant trop lourdement, mais elles sont parfaitement à leur place dans notre jardin naturel.
WHAOU!!!!!!
Merci Nathalie, tu dois en avoir de beaux rosiers aussi! Mais quelle plaie ces petites bêtes noires qui gâchent les fleurs en ce moment!
Je vais aussi commencer à aimer les roses…
Ça fait du bien de te relire mon amie!!!
Smack 💋
Et moi, je suis convaincue : je vais m’y remettre. J’avais perdu le courage, face aux maladies et au boulot d’entretien. Merci pour les conseils pour le choix des espèces et les belles photos.
Merci Kate. Depuis l’article, grosse invasion de tiny black beetles, toutes les roses sont couvertes et moches. C’est ça le jardinage 🙂