…rapportées à la maison
Dans nos contrées, nous avons la chance d’assister au spectacle annuel des couleurs d’automne. Il ne peut certes pas se comparer à la prestation de la côte est de l’Amérique du Nord, où les érables enflamment les forêts, mais il réussit néanmoins à enchanter l’observateur européen avec les changements de couleurs plus subtiles.
En été, la plupart des feuilles sont vertes, ou plus exactement, elles nous paraissent vertes. Ce vert est dû à la présence de chlorophylle pendant la période de croissance. C’est elle qui transforme l’énergie du soleil en « nourriture » pour les plantes sous forme de sucres simples. La chlorophylle ayant une durée de vie limitée, elle se renouvelle tout au long de l’été et les feuilles restent bien vertes.
A l’approche de l’automne, l’arbre récupère l’énergie stockée dans ses feuilles et se prépare à leur chute en produisant un petit bouchon de liège à l’endroit de leur détachement. En même temps, la synthèse de la chlorophylle ralentit et elle ne masque plus les caroténoïdes qui étaient présents dans la feuille des le départ.

Les caroténoïdes sont responsables des couleurs jaunes et oranges, et leur intensité varie selon les espèces. Le rouge et le pourpre proviennent d’une autre famille de pigments, appelée anthocyane. Ces pigments ne se trouvent pas dans la feuille depuis le début, mais apparaissent seulement à la fin de l’été.
Quant aux différences d’intensité des teintes automnales, on n’a pas toutes les réponses. La lumière serait le principal facteur du moment, de l’ampleur et du degré de changement de couleur. La température en serait un autre, mais elle influence la couleur de manière différente selon les espèces d’arbres. Une chute brutale des températures nocturnes peut provoquer le changement soudain de la couleur de certains arbres. Ce qui expliquerait l’impression d’un spectacle plus ou moins flamboyant d’une année à l’autre.

Un bouquet constitué uniquement de feuilles serait tout de même un peu triste malgré la panoplie de teintes à notre disposition. Sur une base de branches de fusain rampant ‘Dart’s blanket, de l’Amelanchier lamarckii et de Cotinus ‘Royal purple’, j’ai rajouté la graminée Panicum ‘Shenandoah’ avec ses plumes rouge lie de vin et les inflorescences sèches de Phlomis russeliana et de Lysimachia ephemerum.



D’autres sources de couleurs en automne sont les fruits et les baies. J’apprécie particulièrement les cynorhodons, qui sont les « faux-fruits » des rosiers et qui contiennent le fameux « poil à gratter ». On peut, par ailleurs, faire une confiture de cynorhodon avec leur chair et beaucoup de patience !
Dans mon bouquet, j’ai utilisé ceux du rosier grimpant ‘Seagull’ qui sont très abondants chaque année, alors que la photo montre ceux du rosier ‘Bonica’, plus dodus !
Pour finir et pour égayer le tout, les minuscules fleurs blanches de l’aster ‘Lady in black’ se faufilent entre les cynorhodons.


Très vite, un tel bouquet va changer de couleur et perdre ses feuilles en signe du temps qui passe. Chaque jour, c’est un peu plus l’automne, même à la maison…
P.S.: Quant au contenant, j’ai déniché ce vase en porcelaine improbable dans une vente « Emmaüs ». Il y a un petit scarabée qui se balade sur les feuilles de cette grappe de je ne sais quel plante. A vos loupes…