J’ai pris une bonne résolution : plus jamais je ne partirai au mois d’avril ! Après une dizaine de jours passés en Allemagne, où il faisait froid et moche, ici mon jardin a « explosé ». La douceur du printemps a profité aux mauvaises herbes, comme aux fleurs que j’avais quittées au stade de boutons serrés. Mais avant de m’attaquer aux indésirables, je vais ramener une grande brassée de tout ce qui fleurit à la maison pour en faire un bouquet.
Munie d’un petit seau, non percé, je sillonne mon jardin à la recherche des plus belles floraisons du moment. C’est un rosier botanique, Rosa Hugonis, qui attire mon regard par sa couleur jaune pâle et une multitude de fleurs. Jusqu’à présent il n’était pas très florifère, mais cette année je peux prélever quelques tiges sans lui nuire et c’est donc le point de départ de mon bouquet.
Juste à côté se trouvent deux buissons de berberis, Berberis thunbergrii ‘Atropurpurea’ et Berberis Darwinii, tous deux en fleurs. Ce sont des buissons de haie traditionnels car ils possèdent des épines et se laissent tailler volontiers. Pour un bouquet les épines sont gênantes, mais je porte déjà des gants sans lesquels je n’aurais pas pu affronter les épines plates et nombreuses du rosier.


Le choix d’associer ce jaune orangé du berberis avec le jaune pâle du rosier peut paraître bizarre, mais c’est le genre de défi que j’aime me lancer ! Quelques pas plus loin, je trouve des petites tulipes botaniques, Tulipa orphanidea ‘Flava’, qui me semblent parfaites pour mon thème « jaune qui jure » : sur la même fleur les tons passent du jaune délavé au jaune safrané.Pour un contraste fort, je coupe toutes mes tulipes noires ‘Queen of night’, qui ne se plaisent pas dans mon sol lourd et reviennent moins nombreuses chaque année.
Dans une vieille haie champêtre, le lilas est au sommet de sa floraison et embaume agréablement l’atmosphère. C’est la plante idéale pour donner du corps, olfactif et spatial, à mon bouquet.
Puis, pour finir, je rajoute deux lianes de la clématite ‘Mayleen’ sachant qu’elles vont avoir du mal à tenir en vase, mais la couleur est à nouveau si légèrement « à côté » que cela m’intéresse.
Une fois à la maison, je commence par placer les tiges de lilas, que j’ai entaillées pour une meilleure absorption d’eau, et les tulipes noires.Puis je débarrasse les berberis et les roses de leurs épines afin de pouvoir les insérer plus facilement.
En cours de composition, l’envie me prend de rajouter d’autres végétaux qui renforceront l’impression d’abondance et de débordement du printemps. Je reviens avec quelques tulipes, des tiges de cotinus pourpre et des feuilles d’épimédium.
Mon vase atteint sa capacité maximale, il devient de plus en plus difficile d’introduire les tiges des fleurs sans les abîmer. Je décide donc que le bouquet est terminé, bien que la nature propose encore d’innombrables ajouts et variations !
Magnifique ! et très pédagogique le pas-à-pas. Qu’est-ce que des rosiers ou des tulipes « botaniques » ?
Merci, Mathilde! Rosiers ou tulipes botaniques sont des plantes sauvages non modifiées par l’homme. La nature fait bien les choses!
Très joli! Je crois que la couleur du vase fait le charme de ce bouquet .
Bonne fin de wk.
Liebe Heike, hübsch Dein Frühjahrsstrauß, bei uns blüht der Flieder noch nicht…. Einen schönen Frühling wünscht Dorit
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