Tout doit disparaître !
Au premier rayon de soleil, le moment est venu de faire un petit tour d’inspection au jardin. La tendance de laisser les vivaces en place pendant l’hiver nous donne des plates-bandes bien remplies. Mais à la vue de tout ce qui reste sur pied, une légère panique s’empare du jardinier : tout doit disparaître et vite, car au sol la nouvelle végétation se déploie déjà !

Les raisons invoquées pour laisser tranquilles les squelettes de nos vivaces jusqu’au printemps sont surtout écologiques : les graines fournissent de la nourriture aux oiseaux, les tiges des abris aux insectes et de la couverture au nouvelles pousses qui seront ainsi protégées du gel.
Mais sans un changement extraordinaire des considérations esthétiques, toutes ces raisons ne suffiraient probablement pas à inciter les jardiniers à garder ce qui n’est, après tout, que des feuilles mortes !

C’est à la fin du vingtième siècle qu’un nouveau mouvement de plantations de vivaces en masse imitant la nature sauvage voit le jour en Europe du Nord. Au lieu de replanter à chaque saison les parterres avec des annuelles, on installe des vivaces à plus ou moins long-terme avec un minimum d’interventions.
Le défenseur le plus connu de ce mouvement, le paysagiste Piet Oudolf, a largement contribué au changement de regard sur la fin de vie des plantes : son intérêt se porte tout particulièrement sur la structure des plantes au delà de leur couleur et leur forme en pleine floraison.

Grace à la publication de ses photos et projets dans des livres et des magazines spécialisés, son esthétique s’est diffusé auprès d’un large public dépassant le cercle des paysagistes initiés. Ce qui était impensable quelques décennies en arrière est maintenant pratiqué dans beaucoup de parcs et jardins partout dans le monde, à savoir : garder des plantes fanées en fin de saison pour leur beauté propre.

La disparition progressive des espaces sauvages autour de nous a également contribué à changer notre regard. Un jardin qui réussit à évoquer la « nature perdue » correspondant à notre imaginaire nous fera accepter quelque-chose comme beau qui aurait été jugé moche et négligé il y a peu.
Un bel exemple en est la « Highline », un chemin de fer à New York qui a été transformé en parc public. Piet Oudolf y a recréé des plantations proches de la végétation sauvage qui s’y était installée pendant les décennies de désaffection. En permettant aux plantes d’achever la totalité de leur cycle végétal, les citadins peuvent s’émouvoir devant la beauté du crépuscule.

Mais vient inexorablement le moment où il faut faire de la place pour le renouveau ! A la mi-mars, ça pousse fort au pied des beautés déchues…Il est grand temps d’attaquer le ménage de printemps, notamment pour les graminées qui aiment avoir la tête dégagée pour se lancer. (Dans la nature, elles auraient été broutées court depuis un moment déjà !)
Dans les très grands jardins et parcs, les jardiniers utilisent parfois des tondeuses pour couper et broyer les vivaces, mais chez le particulier, une paire de cisaille fait l’affaire. En revanche, pour se faciliter le ramassage des débris, une grande bâche rendra un précieux service.« Rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme », cette maxime, attribuée à Lavoisier, chimiste du 18ème siècle, a évidemment cours dans tout jardin écolo qui se respecte. Les restes des plantes rejoignent l’aire du compostage où un broyeur les attend pour en faire du haché-menu avant d’être ingérés par un de mes vorace tas de compost !
Oudolf Hummelo, Piet Oudolf, Noel Kingsbury, Amsterdam, Monticelli Press, 2015.
Oui, bon débarras l’hiver 🙂 Rien ne vaut un grand ménage pour préparer l’arrivée des beaux jours ! Et ça donne une nouvelle allure au jardin.
Jolie bannière!
Oui le nettoyage de printemps va commencer , quand la pluie s’arrêtera !
Bcp de travail, mais ça fait du bien au moral, bon courage.
Bonne soirée
Mais s’il fait mauvais, quel travail pénible par ce temps encore frais ! La procrastination est favorisée.
S’il fait beau, on est ravis de s’attaquer à tout ça de bonne humeur.
Qu’il ne pleuve qu’en semaine dans les mois qui viennent !