Ménage de printemps

Place nette pour pousses fraîches !

Nouvelles pousses de Sedum et Allium

En bons jardiniers bio, nous nous sommes tous abstenus de nettoyer nos plates-bandes à l’automne en gardant les squelettes et débris des plantes fanées.
Les feuilles et tiges mortes des vivaces laissées en place ne témoignent pas de fainéantise ou de négligence, mais du souci pour l’écosystème. Elles fournissent de la nourriture aux oiseaux, des abris pour toute sorte de petites bêtes et de l’isolation contre le froid pour les plantes.
Mais avec la sortie des nouvelles pousses, il est temps d’agir et de couper les tiges, d’enlever les feuilles, bref, de faire « prop-net » comme disent les gens d’ici en roulant le « r ».

La notion du « prop-net » étant vague, chacun peut se fixer ses propres objectifs. Dans un petit jardin de ville, on sera probablement moins tolérant à l’égard des feuilles sèches accumulées aux pieds des plantes que dans un vaste jardin à la campagne. Et puis, plus on s’éloignera de la maison, plus les débris et les mauvaises herbes deviendront acceptables.
Je m’efforce, par exemple, d’enlever les pissenlits autour de la maison, alors qu’il serait délirant de vouloir maîtriser les millions de « fleurs-à-souffler », comme on les appelle en allemand, qui poussent dans la prairie et menacent mon potager avec leurs parachutes à graines.

Ménage de printemps sur terrasseJe commence mon ménage de printemps sur la terrasse en-gravillonnée. Chaque année je m’autorise une séance de désherbage sans gants. Après tant de mois d’abstention j’aime toucher la terre, les pierres et les brins d’herbe à main nue.
Mais dès que je passe au reste du jardin, les tâches se corsent et les gants deviennent indispensables si je veut préserver un minimum ces précieux « outils ».

 

Au potager, la présence des mauvaises herbes n’est pas compatible avec la culture des légumes, et leur maîtrise demande beaucoup de temps et d’effort. Comme je l’ai déjà écrit dans mon article sur le non retournement, j’essaye de garder les buttes toujours couvertes de matière organique, mais il m’arrive évidemment de me laisser envahir par les adventices. Il faut d’urgence un sérieux sarclage et un bon apport de compost pour reprendre les choses en main.

Désherbage de butte aux potager
La même butte avant / après

Tout ce travail produit d’énormes quantités de déchets verts dont il faudra se défaire d’une manière ou d’une autre.
A cette époque de l’année, les mauvaises herbes pourront rejoindre le tas de compost à condition qu’elles ne soient pas montées en graines, ce qui est malheureusement déjà le cas des petites graminées. Si j’ai un doute, je les mets sur un tas à part que, une fois décomposé, je ne répandrai ni au potager, ni dans les massifs à fleurs, mais plutôt aux pieds des arbres fruitiers dans le verger.brouette avec déchets verts

Les tiges des vivaces et les déchets de taille des arbustes passent très bien au broyeur à végétaux. Je mélange ce broyat au compost car un épandage direct en tant que mulch créerai une faim d’azote.
Mais avec les grosses branches, les tailles des rosiers, des ronces et les indestructibles comme les chardons et le rumex, on serait tenté de les mettre sur un tas pour les brûler à l’occasion. On en faisait d’ailleurs toujours un petit rituel en attendant la venue d’amis pour un weekend, en prenant l’apèro et en grillant quelques chipos et shamallows.

feu de jardin
Un spectacle révolu

Mais il est interdit de faire des feux de jardin et cela pas seulement depuis cette année, comme je le pensais. Pourtant rien de mieux pour un vrai sentiment de « prop-net » que de voir un gros tas de déchets partir en fumée. Une fumée extrêmement polluante comme on peut le lire sur le site municipal de Poule-Les Echarmeaux: Un seul feu de 50 kg de déchets végétaux produit autant de particules qu’un véhicule diesel faisant un parcours de 8500 km ou que 4 mois et demi du chauffage d’un pavillon.
Même si je soupçonnais ces chiffres d’être alarmistes et exagérés, et même si j’étais tentée de conclure un marché avec le diable en lui proposant d’échanger des voyages en avion contre deux, trois feux par an, il n’en reste pas moins qu’ils font réfléchir à deux fois avant de sortir les allumettes !

Il y a pourtant d’autres solutions:

  • Si on a de la place et du temps, on met tout en tas. A peine attendra-t-on quatre ou cinq ans qu’on se retrouvera avec un magnifique terreau forestier !
  • On investit dans de très bons gants et on passe ronces et rosiers au broyeur.
  • La déchetterie n’est pas loin et on peut disposer d’une remorque, le tour est joué !
  • La bonne idée d’amis à moi (à mettre en application !) : on demande à la municipalité de mettre à disposition (une fois par mois, par exemple) son broyeur thermique ultra-puissant. Soit on repart avec son mulch, soit la mairie l’utilisera pour la commune. Une solution gagnant/gagnant !

2 réflexions sur “Ménage de printemps

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