Quel déchirement pour le jardinier !
Je ne suis pas une femme libre. J’ai un mari, trois garçons d’âges divers (de huit à treize ans), deux chats et, surtout, un jardin de grande taille. Et en été, les désirs et besoins des uns et des autres sont encore plus difficiles à conjuguer que le restant de l’année. Certes, tout ce monde rêve de soleil, de chaleur et d’eau, mais les enfants et le mari souhaitent, de surcroît, partir, changer d’air et de paysage. Mon jardin, lui, demande « juste » que je m’occupe de lui et il m’offre en échange tous les bons fruits et légumes que j’ai plantés et semés avec tant d’attention. Comment arriver à partir alors ?
Au dix-neuvième siècle et dans certains milieux favorisés, les hommes envoyaient femmes et enfants au bord de mer pendant qu’ils continuaient à travailler en ville, en les rejoignant un weekend par-ci par-là. Au vingt-et-unième siècle, c’est moi qui envoie mon mari et les gars à la mer pendant que j’effectue les dernières tâches urgentes au jardin avant de les retrouver. Tiraillée entre l’envie de passer du bon temps avec ma famille et le devoir d’intendance au potager et dans les plates-bandes, je négocie durement. Il est très difficile d’abandonner une œuvre mise en place pendant des mois et qui dépend à ce point de nos soins continuels. C’est maintenant que l’on récolte littéralement les fruits de tous ce travail ! Et si on ne persévère pas avec l’arrosage, la source des produits du jardin sera vite asséchée, surtout en ce mois de juillet déjà exceptionnellement sec !
Mes deux grandes copines partent en même temps que moi cette année. D’habitude, on passe les unes chez les autres pour arroser et récolter au passage. Heureusement que mes voisins sont très serviables. Et avec un peu de chance, ils n’auront pas planté de courgettes chez eux, sinon, gare aux monstres à notre retour.
Car, hormis le sempiternel apport d’eau, il faut aussi sauver tout ces légumes qui poussent à vu d’œil. Ail, échalotes, oignons, haricots verts, pommes de terre nouvelles, choux-raves et betteraves sont prêts à être récoltés et mangés ou transformés pour nos futurs repas. Le sentiment de liberté des semis au printemps à laissé place à l’asservissement de la cueillette quotidienne !




Une fois les légumes récoltés, le champ de bataille migre en cuisine. Les modes de conservation sont multiples et plus ou moins spécifiques pour chaque légume. Il faut laver, brosser, tailler, éplucher, blanchir, ne pas blanchir… On n’est vraiment pas prêt de partir en vacances face à cette abondance !
Arrive le moment où même le plus assidu des jardiniers n’en peut plus de toutes ces corvées et se résigne à faire ses valises. Juste avant de partir, je ne peux pas m’empêcher de faire un dernier tour de récolte que j’emporte avec moi. Qui sait, si les voisins, les oiseaux, les copines et la sécheresse auront laissé quelque chose à glaner à mon retour !
P.S.: Je pars réellement en vacances pendant un petit moment. Lâcher prise n’est pas facile mais indispensable pour revenir plein d’entrain et d’idées pour l’aventure sans fin qu’est le jardin !
Oh que je comprends, bon courage…Nadine Ellebore!!!!
Merci et à très bientôt!
Comme je te comprends, une petite danse de la pluie avant de partir pour assurer le 1er arrosage!
bonnes vacances tout de même au bord de l’eau…
Merci Nathalie, et bon retour au chaud dans le Perche!
Ah ah, en effet en Écosse les températures sont fraîches mais ils n’y a pas de problème d’arrosage, c’est vert, luxuriant, magnifique et sauvage!! Si tu as besoin je peux passer assurer l’arrosage du plus fragile.
Dis moi.