Au potager, c’est Venise

Sortons les gondoles !

LTAJ-InondationAuPotager

Quand, en 2012, j’ai pu choisir un nouvel emplacement pour mon potager, le critère primordiale était l’ensoleillement. Mon ancien potager souffrait d’un manque de lumière, les rayons du soleil ne dépassaient les grands arbres qu’à partir de midi. Le nouveau potager, lui, devait pleinement profiter des bienfaits de notre astre. Peu m’importait que son emplacement se trouvait dans une légère cuvette qu’on n’avait que vaguement nivelée. 

LTAJ-PotagerEn2014
Etant donné la lourdeur du terrain, il était de tout façon indispensable de créer de légères buttes pour lutter contre l’humidité stagnante en hiver. J’avais fait de bonnes expériences avec mes buttes non retournées dans mon ancien potager et je m’attelai donc à la création de dix-huit monticules.
La matière pour surélever les buttes provenait des petits chemins et d’apports de compost. Mais dès le premier hiver, l’inconvénient d’avoir creusé les passes-pieds sautait aux yeux : après quelques pluies un peu soutenues, les chemins se remplissaient d’eau.

Un rang d'ail en janvier 2015
Un rang d’ail en janvier 2015

Apparemment, les cultures restaient suffisamment hors de l’eau car je n’ai jamais perdu ni l’ail ni les oignons pourtant très sensible à l’excès d’humidité. Et surtout, l’année avançant, la terre gorgée se ressuyait et mes plantes bénéficiaient d’un apport d’eau souterrain pendant tout l’été. Sous le paillage, l’eau semble remonter par capillarité et m’évite bien des arrosages.
Même en 2015, une année exceptionnellement sèche pour la région, je n’ai que très peu abreuvé mes légumes.

Pour pallier le problème des chemins sous l’eau, j’y ai apportés des dizaines de brouettes de sable. L’idée étant de remonter un peu le niveau et de faciliter le désherbage.
Quand je revois le bel état du potager le quatorze juin 2015, on dirait que ça a marché sur tous les plans.

Le potager mi-juin 2015
Le potager mi-juin 2015

Mais pile une année plus tard, le constat est funeste : sans exception, tous les chemins sont sous l’eau. C’est le printemps le plus pourri que j’ai vu dans le Perche, aqua alta !
Les conséquences sont assez catastrophiques : comme les plantes ont les pieds dans l’eau en permanence, elles risquent de pourrir sur place. L’ail et les pois sont déjà atteints de leur champignons spécifiques, les fraises sont gorgées de flotte si elles ne pourrissent pas avant de mûrir, les haricots ont levé mais ne poussent pas et les semis de carottes se font manger par les limaces en légions !

Triste rang d'ail en 2016
Triste rang d’ail en 2016

Plus que l’absence de beaux légumes, la lutte perdue contre les mauvaises herbes m’atteint au moral. C’était ma fierté d’avoir gardé le dessus pendant tout l’hiver passé. Mais tant que la terre ne sèche pas, il n’y a aucun moyen de désherber : toute tentative d’arrachage emporte avec elle d’énormes mottes de terre gluante !LTAJ-PotagerSousLEau
La première réaction à cette calamité est de dire qu’on arrête tout, que c’est fichu pour l’année. Si tant de travail et de temps passé ne donnent aucun résultat, aucune récolte, le potager perd tout son sens. La frustration est immense et le courage fiche le camp.

Mais aujourd’hui, le soleil pointe son nez pour la première fois depuis des lustres et l’humain est ainsi fait qu’il oublie très vite le mauvais moment passé. Une lueur d’espoir apparaît instantanément : et si ça se mettait au beau, si la terre séchait et les mauvaises herbes se laissaient sarcler aisément, et si la chaleur faisait pousser tout plus vite et plus fort vu la réserve d’eau sous les racines, et si ça pouvait encore donner une bonne année au potager ?
Il n’est pas trop tard pour espérer … et tenter quelques semis de rattrapage !

2015
2015

 

 

4 réflexions sur “Au potager, c’est Venise

  1. Bravo pour ton opiniatreté ! Il ne faut pas se laisser abattre.Tous les printemps ne sont pas aussi pluvieux! Ton idée de sable est super.Au moins , tu n’as pas les pieds dans l’eau pour ramasser tes légumes.Nous n’avons pas ce problème car ntre terrain est hyper drainant .Courage et bonnes récoltes .

  2. En lisant ce magnifique article j’ai cru reconnaitre mon potager…dans la nature de la terre et la façon de le composer. Buttes et allées…pour moi, c’est la première année de buttes mais je crains qu’en piétinant les allées….un jour moi aussi je connaisse venise au potager…..
    Pour le découragement heureusement passager….c’est le même ressenti……continuer, abandonner…et puis un rayon de soleil est arrivé….Il est magnifique ton potager 2015 et certainement que celui de 2016 sera aussi très beau malgré les calamités….MERCI pour ce partage très apprécié, à bientôt et très bonne journée

    1. Merci, Brigitte, pour cet adorable commentaire. J’étais partie quelques jours et les chemins ont eu le temps pour sécher. La tâche de désherbage, par contre, reste herculéen!
      Bon courage pour ton potager et bonnes vacances!

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